Biomim’expo, le showroom du biomimétisme

La 4ème édition de Biomim’Expo s’est déroulée le 22 octobre dernier à la Cité des Sciences et de l’Industrie, haut lieu parisien et musée dédié aux sciences et aux technologies.

Pour cette 4ème saison de Biomim’Expo, Circulab a animé un atelier combinant biomimétisme, économie circulaire et régénérative.

Le succès croissant de Biomim’Expo, événement majeur du biomimétisme en France, a été illustré par l’affluence record observée cette année.
Modérée par Alain Renaudin, Président de NewCorp Conseil et organisateur-fondateur avec le Ceebios de Biomim’expo, la séance plénière s’est ouverte sur une vidéo d’Emmanuelle Wargon témoignant du soutien du gouvernement. Par ailleurs, cette édition de Biomim’Expo était placée sous le haut patronage du Président de la République Emmanuel Macron.

Plusieurs intervenants se sont succédé sur scène, à commencer par Emmanuel Delannoy, expert chez Pikaia et auteur de "Permaéconomie". C’est ici l’occasion de revenir sur les fondamentaux du biomimétisme dans un contexte de perte de biodiversité et de réchauffement climatique. Dans un manifeste publié mi-octobre sur le blog de Pikaia, E. Delannoy rappelait l’importance pour les acteurs du biomimétisme de se rassembler autour de cet unique objectif: " mobiliser la connaissance du vivant pour développer des solutions non seulement durables, mais aussi régénératrices et créant les conditions d’un futur désirable ". Lors de cette conférence introductive, il s’est attaché à démontrer combien l’interaction entre les êtres était au cœur de la biodiversité, en citant le philosophe François Cheng :

"Ce qui se passe entre les êtres est au moins aussi important que les êtres eux-mêmes"

Une invitation à reconsidérer notre relation au vivant qui ne soit pas fondée sur un rapport de domination ou de conquête.

Une première table ronde a ensuite réuni plusieurs experts issus de start-ups ou d’entreprises à l’origine de stratégies bio-inspirées. François Spiero, responsable de la prospective au CNES (Centre National d’Études Spatiales), a présenté les contraintes auxquelles sont confrontés les ingénieurs pour concevoir des matériaux résistants et comment le biomimétisme pourrait apporter des réponses. Par exemple, la peau de certains mammifères (résistance aux cycles thermiques) ou des tardigrades (résistance aux radiations) ?

Saviez-vous que "En France, pour 100 litres d’eau consommés par jour, nous n’en buvons qu’un seul, ce qui signifie que 99 % de cette eau est directement gaspillée".

Marc Simon, directeur de l’innovation de Suez Eau France, a souligné les défis auxquels le groupe est confronté pour assurer une gestion circulaire de l’eau et des déchets. " En France, pour 100 litres d’eau consommés par jour, nous n’en buvons qu’un seul, ce qui signifie que 99% de cette eau est directement gaspillée ", a-t-il rappelé. Il n’est plus possible aujourd’hui de considérer la nature comme une "mine infinie, prête à tout ingérer". Le biomimétisme est également une source d’inspiration pour Suez, comme en témoignent les investissements du groupe dans NextAlim (start-up spécialisée dans la production de protéines à partir d’insectes), les expériences menées à Bessières en Haute-Garonne (unité de valorisation des déchets) ou dans le cadre du futur BioResourceLab à Narbonne.

Autre exemple d’innovation majeure, Prophesee, qui a développé de nouveaux capteurs d’images inspirés du fonctionnement de la rétine et du cerveau humain. Cette technologie de reconnaissance visuelle neuromorphique, comme l’explique Guillaume Butin (Directeur Marketing Communication), est capable de capter uniquement la dynamique d’une scène. En ne renvoyant que les données utiles à traiter, l’algorithme développé par Prophesee permet d’améliorer les performances et la vitesse de traitement tout en consommant moins d’énergie.

Maria Pereira, directrice de l’innovation de Tissium, a présenté un système innovant de colle biodégradable résistant à la circulation sanguine. Directement inspiré de la sécrétion des escargots et des vers marins, ce biopolymère peut être utilisé pour la reconstruction des tissus lors d’une chirurgie cardiaque.
Cette table ronde s’est terminée par l’intervention d’Aïna Queiroz, responsable de l’innovation et de la communication scientifique de Seqens Cosmetics.
En créant une plateforme d’innovation dédiée à la zoopharmacognosie, ce laboratoire s’est attaché à l’observation comportementale de certaines espèces animales, notamment le gorille, pour identifier les plantes qu’ils utilisaient pour se soigner. Aïna Queiroz a présenté les résultats d’une première étude initiée à partir d’une plante capable de protéger le myocarde du gorille par des mécanismes liés à l’inflammation.

Le programme des ateliers était tout aussi riche avec plusieurs thèmes organisés en 3 cycles dans 4 salles de conférence.

Brieuc Saffré, Justine Laurent et Philippe Garcin, de notre Circulab community, ont animé un atelier consacré à l’économie circulaire. Une trentaine de participants se sont réunis en 6 groupes pour découvrir le"Circular canvas", l’outil pour concevoir des modèles d’affaires en lien avec l’économie circulaire.

Initiée et développée par Circulab, cette méthodologie innovante propose de repenser le modèle économique d’une entreprise en identifiant tous les leviers de son écosystème (son activité, ses partenaires, ses ressources, ses clients…) afin de transformer une économie linéaire en économie circulaire. Les participants ont choisi de travailler sur différents exemples utilisant cet outil, dans des domaines aussi variés qu’un fast-food, un service de scooters électriques, une marque de distribution de produits culturels ou un fournisseur d’accès à Internet. En seulement vingt minutes, les participants ont identifié les premiers actions pour améliorer les coûts et les revenus de l’entreprise tout en réduisant son impact social et environnemental. Une méthode accessible et efficace qui a suscité l’intérêt des participants et leur a permis d’en savoir plus sur Circulab.

Comment la nature peut-elle inspirer l’innovation ?

En plus des conférences et des différents ateliers organisés tout au long de la journée, un salon professionnel a permis aux entreprises de présenter leurs dernières innovations inspirées du monde vivant :
. le biomimétisme de la forme avec, par exemple, la production d’énergie renouvelable par l’ondulation d’une membrane imaginée à partir du mouvement de l’anguille (EEL Energy) ou la propulsion de bateaux par un système de nageoires ondulantes créé par l’observation des nageoires de poissons (FinX) ;

. le biomimétisme de fonction et de structure avec la fabrication de briques à partir d’algues sargasses (Terre d’Algues) ou de scalite, un matériau conçu exclusivement à partir d’écailles de poisson (Scale) ;
. le biomimétisme écosystémique, enfin, avec le lancement de Biomim’ City Lab, un collectif issu de l’initiative d’Icade et de Ceebios, appelant à "réinventer la ville pour et par la vie".

Cette journée du 22 octobre a montré combien le biomimétisme était une source d’inspiration majeure pour repenser nos modèles à différentes échelles et nous nous réjouissons à Circulab de l’intérêt croissant que cet événement peut susciter. La création de deux masters en 2020 à l’Ensci et à l’UPPA, visant à favoriser les passerelles entre les courants de pensée scientifique, est également un signal encourageant pour le développement du biomimétisme.

La communication, la sensibilisation et la vulgarisation actions doivent donc se poursuivre en France pour susciter encore plus de vocations dans ce domaine.

Nous attendons avec impatience l’édition 2020 de Biomim’Expo !

Maintenant, c'est à vous.

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