L’avenir de l’éducation passe par la collaboration

La nécessité et l’urgence d’innovations véritablement disruptives et de transformations dans le monde des affaires et dans la société n’ont jamais été aussi grandes.

Article scientifique après article scientifique, on nous rappelle l’ampleur des défis à relever si nous voulons vivre dans un monde habitable.

Les changements à apporter à l’ensemble de nos modèles de production et de consommation sont radicaux. Ces changements nécessitent de remettre en question nos modèles mentaux, nos systèmes de croyance :

  • Comment accepter des limites à une croissance économique aveugle ?
  • Comment imaginer et créer des modèles socio-économiques et des sociétés avec des objectifs différents, qui utilisent des mesures différentes avec le bien-être des systèmes humains et naturels comme objectifs fondamentaux ?
  • Comment changer les mentalités individuelles et collectives ?

Ce ne sont pas des questions faciles…

Enseignement de l'économie circulaire

L’éducation en tant que silos isolés

Aussi cliché que cela puisse paraître, une partie de la réponse commence par l’éducation.

Mais, qu’entendons-nous par éducation ?

Si l’on considère l’enseignement supérieur, les universités, les écoles de commerce et la formation continue, on se rend compte que les disciplines sont encore très majoritairement dispensées dans des silos isolés. Un étudiant en master apprend une sélection de modules de base complétés par des modules optionnels. L’étudiant recevra un module de finance, un module d’économie, un module de marketing, etc. comme partie intégrante d’un programme de master en gestion de l’innovation. Ensuite, des cours facultatifs viendront "parfaire" le programme de base. Dans ces cours facultatifs, vous pouvez obtenir un module sur la RSE, un module sur le développement durable…

Vous étudiez le développement durable, mais vous commencez votre programme avec les bases de l’économie et de la finance "traditionnelles" d’un concept économique linéaire, extractif et à croissance infinie.

Vous suivez votre module sur le développement durable, mais vous n’étudiez que rarement les faits physiques qui rendent l’ensemble du module partiellement inutile (si le développement durable est enseigné comme un moyen "d’obtenir une croissance économique verte, jaune et arc-en-ciel sans fin").

Il existe une contradiction croissante entre l’enseignement de l’économie, du commerce, du marketing, de la stratégie (pour ne citer que quelques sujets) et les faits réels et empiriques de la physique et ce qu’ils impliquent.

Comment concilier ce que nous savons aujourd’hui des frontières planétaires avec les concepts économiques classiques ? La main invisible du marché, le concept de taux de croissance composé, par exemple ? Si nous enseignons ces concepts à un étudiant brillant, curieux et que nous lui enseignons ensuite la physique des frontières planétaires, nous avons toutes les chances d’obtenir un "attendez une minute, ces concepts ne peuvent pas fonctionner".

En perpétuant cette approche en silos, nous passons à côté des relations causales entre les disciplines, les sujets.

Comment se fait-il que l’économie et la physique ne soient pas liées l’une à l’autre ? Nous enseignons aux étudiants que les principes du taux de croissance composé ne sont pas concernés (et encore moins contradictoires) avec les lois de la physique…

Si nous enseignions les sujets de manière transversale, nous passerions beaucoup moins à côté de ces contradictions. Nous enseignerions effectivement selon une approche systémique, en considérant les différents éléments du système (le contenu de l’enseignement) et la manière dont ils interagissent, s’influencent mutuellement. Dans notre exemple, ce serait la manière dont les lois de la physique devraient régir les idées et les concepts économiques, et non l’inverse comme c’est le cas actuellement.

collaboration dans l'éducation

L’avenir de l’éducation

Cette évolution de l’éducation en silos vers l’éducation en système répond à une demande croissante des étudiants pour un contenu pédagogique actualisé qui intègre les limites physiques de notre écosystème.

Nous voyons un nombre croissant d’exemples d’étudiants dans des établissements d’enseignement supérieur très réputés qui demandent que la réalité de la crise climatique et les faits climatiques soient inclus dans toutes les disciplines.

La prise de conscience que les frontières planétaires et les limites des écosystèmes conditionnent toutes les disciplines enseignées est un changement de paradigme qui aurait dû avoir lieu depuis longtemps dans l’éducation. Des étudiants de AgroParisTech  qui "désertent" l’agrobusiness dans leur discours de fin d’études, jusqu’au doyen de Mines Paris tech qui réécrit l’ensemble de ses programmes, on observe une tendance croissante et encourageante des prestataires de services éducatifs à proposer des programmes éducatifs solidement ancrés dans les lois de la physique, en adoptant une approche transversale et scientifique.

Comment enseigner pour un avenir complexe ?

Ancrer l’éducation sur les contraintes physiques de notre monde fini est un changement massif. Il remet en question un grand nombre de pratiques établies, de contenus pédagogiques classiques et de carrières d’enseignants. Enseigner de manière transversale remet également en question les pratiques et l’expertise. Il est assez rare de trouver des enseignants et des experts qui maîtrisent réellement 3, 4, 5 sujets différents. Une façon de combiner ces expertises pédagogiques transversales et complémentaires est de développer des chaires d’enseignement.

La chaire d’économie circulaire développée par l’ESSEC cette année en est une bonne illustration.

En mélangeant le contenu académique avec le retour d’expérience des praticiens, le mentorat et le travail avec de vrais acteurs économiques sur des études de cas réels, les étudiants sont exposés aux complexités du monde réel des affaires. Dans le cadre de cette chaire d’économie circulaire, les étudiants de l’ESSEC ont travaillé sur des projets réels du sponsor de la chaire (Bouygues, Essilor, L’Oréal). Ils ont pour mission de concevoir un modèle économique selon des paramètres définis et en suivant les principes de l’économie circulaire. L’encadrement par des coachs en économie circulaire permet aux étudiants de se mettre dans la peau d’un chef de projet, d’un décideur, de choisir entre différents arbitrages sur la manière de créer un projet d’économie circulaire.

Cette approche de l’apprentissage par la pratique, basée sur des projets, fait peut-être partie de l’avenir de l’éducation, que ce soit dans l’enseignement supérieur ou dans la formation continue. Elle combine les réalités du monde des affaires, un contenu académique de haute qualité et la nécessité d’un arbitrage constant entre différents paramètres, tout en offrant aux étudiants des apprentissages interdisciplinaires sur une courte période de temps.

La méthodologie d’enseignement, ancrée dans une approche d’apprentissage par la pratique, avec un contenu théorique validé par des études de cas sur des défis du monde réel, offre une expérience d’apprentissage très intuitive, pratique et interactive.

coconstruction-économie-circulaire

C’est un phénomène dont nous sommes témoins à la Circulab Academy. Nos participants sont un mélange de consultants, de chefs de projet, d’experts, d’ingénieurs, d’entrepreneurs, de designers, chacun ayant une connaissance approfondie de son industrie et de son secteur et une expertise dans des domaines spécifiques qui dépassent largement la nôtre, ici à Circulab.

Pourtant, l’immense majorité des réactions que nous recevons sur nos cours et notre méthodologie d’apprentissage est qu’ils nous ouvrent les yeux.

Pourquoi ? Nous aimons croire que notre approche ouverte, collaborative et surtout transversale du partage des connaissances est le bon moyen de diffuser des connaissances sur des sujets complexes et en constante évolution (ex : économie circulaire et régénérative).

Dans nos programmes, nous ne donnons pas de longues conférences et nous ne demandons pas aux participants de parcourir des livres ou des documents de recherche universitaires. Nous créons le contenu de manière à ce que l’acquisition de connaissances soit perçue comme un jeu, grâce à des exercices interactifs.

Par exemple, lorsque les apprenants découvrent notre outil  Value Chain Canvas, ils le font en menant une enquête et une analyse complète de la chaîne de valeur. Ainsi, ils ne doivent pas apprendre l’outil pour ensuite le mettre en pratique, mais l’inverse, ils déploient l’outil sur un défi du monde réel tout en apprenant à l’utiliser.

Ceci n’est qu’une illustration de ce que peut être l’éducation pour un monde complexe.

En résumé, comment pouvons-nous enseigner pour un monde complexe et en évolution rapide ?

En fournissant un contenu éducatif, une méthodologie et des outils d’apprentissage qui sont.. :

  • transversaux
  • factuels, ancrés dans la physique (prise en compte des frontières planétaires)
  • critiques,  en reconnaissant que nous ne savons pas tout et que le contenu de l’éducation évolue toujours
  • pratiques
  • agréables et interactifs

Fabrice Sorin, Manager de la Circulab Academy

Vous souhaitez savoir comment enseigner l’économie circulaire à vos élèves ?

Maintenant, c'est à vous.

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